Actuellement, la démocratie est perçue comme un modèle politique de référence dans un
monde globalisé. Il en est de même pour l'économie de marchés ou l'économie libérale.
monde globalisé. Il en est de même pour l'économie de marchés ou l'économie libérale.
Il est temps de s’interroger sur les
liens qui existent, ou qui devraient en principe exister, entre
développement et démocratie? Les lignes qui suivent, essayerons de
répondre à ces questionnements.
Tout d’abord, il est nécessaire de comprendre la
conception de la démocratie et celle du développement économique. Ensuite
comment ces deux notions sont juxtaposées dans les faits sur le continent
africain.
Antoine AYOUB, dans son article intitulé "La
démocratie est-elle nécessaire au développement économique ?",
définit la démocratie comme étant un régime politique groupant
et intégrant une série de droits, dont une société moderne semble avoir
besoin pour se gouverner et, en même temps, pour s’assurer à elle-même,
pacifiquement, un développement économique qui aurait un sens pour la
majorité de ses citoyens. Cette dernière est passée par trois étapes
essentielles, l’étape de droits civils (XVIIIe siècle), l’étape de droits
politiques (XIXe siècle) et l’étape des droits socio-économiques (XXe siècle)
qui affermissent sa conception actuelle.
Le développement
économique désigne les évolutions positives dans
les changements structurels d'une zone géographique ou d'une
population : démographiques, techniques, industriels, sanitaires,
culturels, sociaux...
La croissance
économique n'est qu'une des composantes du développement. Ce dernier peut
être mesuré à l'aide d'indicateurs comme :
- le PIB (Produit
Intérieur Brut) ;
- le PNB (Produit
National Brut) ;
- l'IDH (Indice de
développement humain) ;
- le BIP 40 (Baromètre
des Inégalités et de la Pauvreté) ;
- l'IPH (Indicateur de
Pauvreté Humaine).
Il
est essentiel de signaler que sur cinquante-deux Etats que compte le
continent Africain, 10 pays sont considérés comme pays démocratiques selon l’« indice
démocratique » qui se base sur le processus électoral
et le pluralisme, les
libertés civiles, le fonctionnement du gouvernement, la participation politique
et la culture politique.
L'île Maurice et le Botswana viennent en tête, ensuite le Cap Vert, l'Afrique du Sud, le Ghana, la Tunisie, le Lesotho, la Namibie, la Zambie, etc.
L'île Maurice et le Botswana viennent en tête, ensuite le Cap Vert, l'Afrique du Sud, le Ghana, la Tunisie, le Lesotho, la Namibie, la Zambie, etc.
Signalons à ce
propos qu’au bas du classement, on y trouve la Libye où l’Etat est absent actuellement.
On peut affirmer avec prudence que le développement
économique des pays africains ne suit pas le même rythme de l'indice
démocratique.
Si le Botswana et le Maroc
viennent en tête, ensuite l’Afrique du Sud, la Tunisie, la Namibie, le Ghana,
l'Algérie, le Malawi, l’Angola, l’Egypte, etc.et nous avons le Burundi en dernière position.
Dans ce cas de figure, nous voyons
apparaître une majorité de pays où la démocratie n’a pas de place dans ce top 10
de pays africains à croissance économique importante. Le développement économique et la
démocratie ne sont pas simplement compatibles, mais se renforcent mutuellement.
En fait, il n'y a pas de sociétés démocratiques dans le monde d'aujourd'hui qui
n'ait pas une économie de marché relativement libre. Il est difficile d'imaginer
une démocratie florissante en Afrique sans libéralisation économique.
Dans
ces conditions, il ressort que le fonctionnement des Etats et les
conditions de leur transformation constituent aujourd’hui un problème théorique
et pratique majeur. Nous avons mis en confrontation la démocratie et le développement
où nous voyons que la démocratie n’est pas toujours un facteur du développement économique.
Le
développement a impérativement besoin de gouvernements responsables, intègres, légitimes,
ayant une préoccupation majeure, la croissance et l'équité et il n’y a pas de fonctionnement
de l’économie sans un Etat fort avec des lois et des règles qu’il est capable de
faire appliquer. C’est sur cette brève photographie de la situation socio-politique et économique du continent africain que notre génération
devrait continuer à penser le modèle politique pour son développement.
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