lundi 13 novembre 2017

Démocratie et développement économique en Afrique

Actuellement, la démocratie est perçue comme un modèle politique de référence dans un
monde globalisé. Il en est de même pour l'économie de marchés ou l'économie libérale. 
Il est temps de s’interroger sur les liens qui existent, ou qui devraient en principe exister, entre développement et démocratie? Les lignes qui suivent, essayerons de répondre à ces questionnements. 

Tout d’abord, il est nécessaire de comprendre la conception de la démocratie et celle du développement économique. Ensuite comment ces deux notions sont juxtaposées dans les faits sur le continent africain.
Antoine AYOUB, dans son article intitulé "La démocratie est-elle nécessaire au développement économique ?", définit la démocratie comme étant un régime politique groupant et intégrant une série de droits, dont une société moderne semble avoir besoin pour se gouverner et, en même temps, pour s’assurer à elle-même, pacifiquement, un développement économique qui aurait un sens pour la majorité de ses citoyens. Cette dernière est passée par trois étapes essentielles, l’étape de droits civils (XVIIIe siècle), l’étape de droits politiques (XIXe siècle) et l’étape des droits socio-économiques (XXe siècle) qui affermissent sa conception actuelle.

Le développement économique désigne les évolutions positives dans les changements structurels d'une zone géographique ou d'une population : démographiques, techniques, industriels, sanitaires, culturels, sociaux...
La croissance économique n'est qu'une des composantes du développement. Ce dernier peut être mesuré à l'aide d'indicateurs comme :
  • le PIB (Produit Intérieur Brut) ;
  • le PNB (Produit National Brut) ;
  • l'IDH (Indice de développement humain) ;
  • le BIP 40 (Baromètre des Inégalités et de la Pauvreté) ;
  • l'IPH (Indicateur de Pauvreté Humaine).
Il est essentiel de signaler que sur cinquante-deux Etats que compte le continent Africain, 10 pays sont considérés comme pays démocratiques selon l’« indice démocratique » qui se base sur le processus électoral et le pluralisme, les libertés civiles, le fonctionnement du gouvernement, la participation politique et la culture politique. 
L'île Maurice et le Botswana viennent en tête,  ensuite le Cap Vert, l'Afrique du Sud, le Ghana, la Tunisie, le Lesotho, la Namibie, la Zambie, etc.
Signalons à ce propos qu’au bas du classement, on y trouve la Libye où l’Etat est  absent actuellement.

On peut affirmer avec prudence que le développement économique des pays africains ne suit pas le même rythme de l'indice démocratique.
Si le Botswana et le Maroc viennent en tête, ensuite l’Afrique du Sud, la Tunisie, la Namibie, le Ghana, l'Algérie, le Malawi, l’Angola, l’Egypte, etc.et nous avons le Burundi en dernière position.

Dans ce cas de figure, nous voyons apparaître une majorité de pays où la démocratie n’a pas de place dans ce top 10 de pays africains à croissance économique importante. Le développement économique et la démocratie ne sont pas simplement compatibles, mais se renforcent mutuellement. En fait, il n'y a pas de sociétés démocratiques dans le monde d'aujourd'hui qui n'ait pas une économie de marché relativement libre. Il est difficile d'imaginer une démocratie florissante en Afrique sans libéralisation économique.
  
Dans ces conditions, il ressort que le fonctionnement des Etats et les conditions de leur transformation constituent aujourd’hui un problème théorique et pratique majeur. Nous avons mis en confrontation la démocratie et le développement où nous voyons que la démocratie  n’est pas toujours un facteur du développement économique.
Le développement a impérativement besoin de gouvernements responsables, intègres, légitimes, ayant une préoccupation majeure, la croissance et l'équité et il n’y a pas de fonctionnement de l’économie sans un Etat fort avec des lois et des règles qu’il est capable de faire appliquer. C’est sur cette brève photographie de la situation socio-politique et économique du continent africain que notre génération devrait continuer à penser le modèle politique pour son développement.

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